Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Le Festival du Philm

14 juillet 2004

Alexandrie... New-York

Hier, je suis allé au ciné, et j'ai été particulièrement emballé: je suis allé voir Alexandrie... New-York, un film de Youssef Chahine, dont on avait déjà un peu entendu parler à Cannes. En fait, je connais vaguement Youssef Chahine, un réalisateur égyptien assez réputé, mais avant la sortie du film, j'avais pu lire un article sur son acteur principal, un jeune danseur égyptien, en fait premier danseur de l'opéra du Caire, qui fait ici ses débuts à l'écran. J'étais donc assez motivé pour aller voir le film (avec la crainte qui va toujours avec ce type de motivation: la crainte d'être à l'arrivée déçu). Il n'en a rien été. Chahine raconte sur une trame autobiographique, une fiction sur la vie d'un réalisateur, ses rapports à l'art autant qu'à un pays qui lui est particulier: les Etats-Unis.

   

Il expose ainsi le rêve américain qu'il faisait en tant que jeune réalisateur, et sa profonde déception, proche de la colère, face à l'arrogance d'un Etat qu'il ne reconnaît plus. A l'heure où les diatribes contre l'Amérique de Bush junior sont à la mode, le film a une résonnance particulière, en ce qu'il exprime plus la déception d'un homme, et le décallage entre le rêve d'un Amérique qu'il érigeait en modèle, et sa confrontation d'un Etat par trop orgueuilleux. Cette peinture est d'autant plus illustrée par les rapports qu'entretiennent le père, réalisateur égyptien confirmé, et son fils, américain et danseur à la mode. Pour l'anecdote, avec un tel propos, je trouve assez drôle qu'à la fin du film, le réalisateur remercie ses sponsors, et en premier Coca-Cola, symbole s'il en est de l'impérialisme américain...

Le réalisateur égyptien distille également tout le long du film son goût de l'art. Celui du théâtre et de Shakespeare, qu'il développe au collège américain dans lequel il étudie, celui de la danse et des ballets, avec notamment une scène où l'on découvre dans une poignée de minute une représentation de Carmen, particulièrement touchante. C'est aussi l'occasion pour le réalisateur de remercier son public, en l'intégrant à son film, de même qu'il y insère de vrais images de sa carrière, comme la remise de son prix à Cannes en 2000, ou des extraits de ses films passés, parfaitement intégrés à la trame.

Il y a tout de même des choses qui m'ont gêné, comme cet propension à user de techniques qui apparaissent tellement dépassées: des ralentis pour marquer des mouvements de danse délicats, des fondus dans l'image pour renforcer l'émotion (comme dans les vieux films américains des années 40), mais probablement à dessein, pour marquer la différence entre deux époques... En revanche, il est assez amusant de découvrir une Amérique où tous les Américains sont... arabes! Film égyptien, mais dont la plupart des films se passent aux Etats-Unis, les acteurs sont arabes, et parlent arabes, le réalisateur poussant le vice jusqu'à faire jouer le rôle d'un bogosse typé surfer par un garçon magrébin dont les cheveux sont simplement teints en blond! Je trouve ça excellent!

Si la mise en scène, et plusieurs acteurs, peinent un peu parfois, à mon sens, il n'en demeure pas moins que les rôles tenus par Ahmed Yehia sont brillamment interprété, le danseur ayant acquis une présence très marquée devant la caméra. De même, le rôle du réalisateur adulte, tenu par Mahmoud Hemeida est vraiment excellent... Bref, je n'aurai qu'un mot: allez voir le film, et dîtes-moi ce que vous en pensez!!

Publicité
Publicité
5 juillet 2004

Saint Ange

Ouh là! Je me demande pourquoi j'aime bien Virginie Ledoyen... Ca fait plusieurs fois, chaque fois que je la voie dans un film, je trouve qu'elle ne colle pas au film... Il n'y a pas de jeu, seulement quelqu'un qui parle et gesticule devant l'écran... Et Saint-Ange ne fait pas exception... Alors comme en plus le film n'est pas très original... On peine à attendre une vraie tension sur laquelle le film prétend reposer... C'est une histoire d'esprits et de fous, dans un vieux pensionnat: Saint Ange. Virginie Ledoyen dans le rôle principal, accompagné de la non meilleure actrice Lou Doillon... Et encore une fois, ce qui est bizarre, c'est que je les aime bien! Mais leur jeu est tellement faux, le film est plein de ruptures, ce qui fait qu'on patiente longuement jusque la fin, au lieu de vouloir comprendre... Très déçu...

3 juillet 2004

Le Clan

Bon, j'avoue, j'attendais beaucoup mieux de ce film... Il ne vaut finalement que par la sensualité des images, et la sensibilité de Stéphane Rideau (qui par son entrée remue un peu l'histoire). On tombe franchement très bas parfois, et les clichés s'enchaînent... Il est aussi évident que la mise en scène est très masculine... D'ailleurs, les actrices sont réduites à la portion congrue... On développe l'histoire de trois frères, à la vie difficile, l'un se noyant dans ses déboires, l'autre tâchant de retrouver une vie normale, et le cadet fuyant simplement la réalité... Trois frères, qui traînent avec un bande de mecs, qui n'ont qu'un père (et pas de mère), dont l'un est gay... En un mot, je crains que ce ne soit un film calibré pour un public homo (il est peut-être là, le clan qui fait le titre...), et j'ai beau l'être, je trouve ça ennuyeux...

3 juillet 2004

Clara et moi

Je ne peux pas dire que c'est un grand film, je pense que ce serait exagéré, mais c'est un film joli, qui donne un petit goût de trop peu tellement on voudrait qu'il dure plus longtemps, et connaître un peu plus l'histoire de Clara et Julien... Pour résumer, Julien est un mec simple et idéaliste, qui n'a toujours pas trouvé la femme de sa vie, mais veut se marier. Dans le métro, il tombe sur Clara... Et c'est le coup de foudre, leur histoire démarrant sur les chapeaux de roue... Jusqu'à ce que la maladie les sépare, malgré leurs sentiments... Je déteste voir les films résumés en fait, parce que ça les réduit tellement! Je crois qu'un des atouts du film, c'est sa poésie... Il expose cette rencontre avec beaucoup de poésie... D'autant que la musique est signée Benjamin Biolay... Et puis, il ya Julie Gayet qui est tellement charmante! Ca fait un peu commentaire de fan, qui n'a rien à dire, non? Alors j'abrège: allez voir Clara et moi, et vous me direz!

24 juin 2004

Au secours, j'ai trente ans!

Bon, je vais pas en faire des lignes, parce que déjà, je me demande un peu ce qu'il fout sur mon site ce film... Au secours, j'ai trente ans!... Encore que: je suis allé le voir parce que j'étais un peu fatigué et que j'avais pas envie de réfléchir, et c'était parfait: on s'est tout ce qui va se passer dans les premières minutes du film, c'est incroyable... Du coup, je ne vous raconte pas l'histoire! Débuts à l'écran de Pierre Palmade et Nathalie Corré (ancienne chroniqueuse), et c'est une révélation: ils ne sont pas faits pour être acteurs! En tout cas, dans le film, ils sont vraiment pas très bons (désolé pour eux!). En revanche, le film à l'intérieur du film, il y en a deux que j'ai trouvé excellents: Giovanna Mezzogiorno, qui est vraiment magnifique, rayonnante, et crédible (ce qui change!) et Arnaud Giovaninetti, qui joue son soupirant... Tous deux sont vraiment bien... c'est toujours ça!

Publicité
Publicité
22 juin 2004

Le Rôle de sa vie

   

Avant toute chose, il faut que je dise que j'aime beaucoup Agnès Jaoui, et que j'apprécie tout autant Karin Viard... Donc forcément, quand je vais voir un film où figure les deux actrices, comme Le Rôle de sa vie, je suis plutôt optimiste... J'avais une crainte, c'était d'avoir trop vu la bande annonce, donc de connaître le film en avance... De fait, c'est donc l'histoire d'une actrice célèbre (Agnès Jaoui), qui prend comme assistante une jeune fille que le destin met sur son chemin (Karin Viard) mais qui a tendance à l'idolâtrer un peu... A cette histoire de deux mondes qui s'affrontent, puisqu'évidemment les deux jeunes femmes n'évoluent pas dans la même société, vient s'ajouter un troisième personnage, celui d'un homme (Jonathan Zaccaï), qui va se trouver embarquer dans le sillage de l'actrice par amour... Même si les rapports entre l'actrice et sa fan sont le coeur du film, je dois pourtant avouer que cette rencontre manque de surprise... Et finalement, je trouve que le film est bien plus soutenu par le rôle de Jonathan Zaccaï (que j'avais déjà vu dans Ma vraie vie à Rouen) lequel se trouve partagé entre son amour pour la jeue femme, et la difficulté qu'il a à intégrer son monde à elle... De ce point de vue-là, je trouve le film extra... Et puis il faut compter sur des dialogues plutôt intelligents qui permettent, en dépit d'une trame un peu attendue, de passer un bon moment...

   

21 juin 2004

Poids léger

   

Décidément, moi je trouve que le cinéma français s'en sort plutôt pas mal ces derniers temps. Non pas à travers ses grosses productions, qui ont toujours du mal à faire le poids avec les films américains (rien ne sert de copier, on préfèrera toujours l'original!), mais avec des films de moyen budget, qui ont quelque chose à exprimer... En l'occurence, Poids Léger raconte l'histoire d'un boxer (Nicolas Duvauchelle), croque-mort pour gagner sa vie, qui a du mal à faire le deuil de ses parents, et tâche malgré tout de vivre. Il est coaché par un entraîneur (Bernard Campan), qui est aussi un substitut de père pour lui, et sait être là quand il craque. Parce que le problème est là... Il veut vivre, mais le désespoir reprend souvent le dessus. Sa faiblesse est d'autant mis en avant, que sa jeune soeur (Sophie Quinton, la fille qui jouait dans Qui a tué Bambi?) parvient à maintenir une vie équilibrée. Il va rencontrer une jeune serveuse (Maï Anh Lê, dont c'est le premier rôle), et tenter de se redécouvrir la vie. Je pense que mon synopsis est pas extra a priori, mais au-delà de l'histoire, comme toujours au cinéma, il y a la manière... Et le réalisateur, Jean-Pierre Améris, sait utiliser les moyens qui s'offrent à lui: le film est noir, et pour tant la caméra survole toute l'histoire de manière légère, sans s'apesantir sur la détresse ou la mort... Et puis surtout, surtout, il y a les acteurs qui sont franchement magnifiques: d'une part, Nicolas Duvauchelle (qui avait été remarqué dans les Corps impatients), qui tient un rôle taillé à sa mesure, d'un garçon brut de décoffrage, qui lutte contre ce qui le bouffe à l'intérieur. Et puis celle qui devient sa copine, Maï Anh Lê, qui tourne son premier film (elle est étudiante en droit!), mais rayonne... L'ombre et la lumière, il y a vraiment de ça dans ce couple d'acteur, à ceci prêt que l'oeil de Nicolas Duvauchelle laisse exploser une force incroyable... Il faut se laisser porter...

 

21 juin 2004

Real Movie

Voilà un film que j'ai trouvé super original: l'histoire est pourtant pas compliqué: c'est l'histoire d'un ancien étudiant en cinéma qui a tout arrêté pour tourner son premier film. Sauf qu'il n'y a rien de préparer à cela, pas de scénario, pas de lumières, pas de producteur: le film est celui de la vie de son meilleur pote, qu'il retrouve sur Paris. Ce qui en soit n'est pas forcément super intéressant: le pote est vigile la nuit, il a une copine un peu chiante... Bref, ça fait pas une histoire... Du coup, il décide d'y mettre son grain de sel, et de pimenter un peu la vie de son meilleur pote, "pour le plaisir des futurs spectateurs"... Au point qu'on se demande si c'est vraiment son pote, parce que ça finit par partir franchement en vrille... Tout le film ressemble donc à un film de potaches, tourné caméra à l'épaule, puisque c'est l'acteur qui porte la caméra pour filmer son pote. C'est un peu une graine de ciné-réalité (d'où le titre, Real Movie), avec un côté trash assez amusant! Après, c'est pas non plus un grand film, mais je crois pas que c'était l'objectif visé non plus: c'est un film à voir, parce que c'est original, et qu'on s'ennuie pas...

   

2 juin 2004

Ma Mère

Le film était annoncé comme un film choquant, qui ne pouvait pas laisser insensible... Sur ce plan-là, il est parfaitement réussi. Ma Mère relate la vie de Bambi au pays des perversions sexuelles, puisque le jeune fils est plongé dans le monde de débauche dans lequel évolue sa mère, et sans en avoir l'air, il s'y perd profondément, au nom de l'amour qu'il voue à sa matriarche. Car Isabelle Huppert joue là un rôle de femme au pouvoir immense, tend elle manipule ceux qui la côtoie, toujours sans en avoir l'air: comme tout le monde, ces gens-là se cherchent, mais eux se perdent dans une débauche sans limite, parfois violente. Le sexe est un loisir auxquel ils s'adonnent. Et pourtant, et c'est là une des vertus du film, rien n'est aussi explicite, en tout cas rien ne l'est autant que l'amour morbide que se vouent le fils et sa mère. Il est toutefois une mention toute particulière à faire pour Emma De Caunes, qui est épatante dans son rôle d'amante éperdue. Mes mots sont choisis, mais le montage et les images sont parfaitement mesurées. Là où ma critique peut être posée, le film, lui, ne vous permettra pas de vous reposer.

29 mai 2004

10e Chambre

Depardon avait déjà réalisé un film du même type, où il s'agit purement et simplement de saisir des moments où la justice s'exprime, et où des vies basculent... Il s'agit moins d'un documentaire que d'un témoignage, des instants d'audience de la 10e Chambre du Tribunal correctionnelle de Paris. Tout y passe, de l'artiste bourgeoise qui a été arrêtée pour conduite en état d'ébriété, au voleur du métro, en passant par le "dealer" de drogue et l'amoureux délaissé qui harcèle son ex... Le film ne vaut pas vraiment pour ces tranches de vie (encore que, parfois, elles vaillent le détour!), mais encore et surtout pour se rendre compte de ce qu'est la justice, des réactions des uns et des autres devant le magistrat, des moments où on les sent perdre pieds, et parler en renforçant leur accusation et les raisons de les sanctionner. Il est ainsi un accusé qui entend se défendre seul, sans avocat, et qui, par excès de confiance en lui, veut apprendre au tribunal son rôle, la manière d'interpréter les textes, des choses que les magistrats font à longueur de journée, alors même que cet homme n'est qu'un sociologue amateur... Le ministère public (qui défend l'intérêt de la société, et en conséquence plaide à charge) n'a sans doute pas le meilleur rôle, qui apparaît presque déshumanisé, alors qu'il n'y a que des procureures (donc des femmes). Mais le rôle le plus pitoyable est celui des avocats... Je parle peut-être comme juriste, mais certains plaident, sans doute plein de bonne volonté, mais ne faisant qu'empirer la situation de leur client... Un avocat défend ainsi son client en disant simplement que sa vie est en danger car il fait une grève de la faim et a tenté de se suicider... Les arguments sur les faits qui lui sont reprochés ne sont même pas abordé: la sanction sera des plus strictes. Au point qu'on se demande si ces avocats ont vraiment été formés, car véritablement, leurs positions m'ont effrayé la plupart du temps... Reste que c'est la réalité du Tribunal. La caméra a simplement franchi, par une autorisation spéciale, les portes de la juridiction, et les gens qui sont à l'écran ont vraiment subi ce procès... Dès lors, les rires étouffés que j'ai pu entendre dans la salle au moment de cette avant-première (le film sort le 2 juin) à laquelle il m'a été donné d'assister ont provoqué chez moi un certain malaise par moments... Le film vaut en tout cas le détour, pour celui qui veut mieuxconnaître la justice française (ou qui doit bientôt avoir un procès!).

Publicité
Publicité
1 2 > >>
Le Festival du Philm
Publicité
Archives
Publicité